BOIS AU POT - ELAGAGE
  Sel de deneigement
 

SEL DE DENEIGEMENT ET LES ARBRES

Sels de déneigement: Les arbres, la neige et les sels de déneigement 

Les arbres, la neige et les sels de déneigement: Un trio infernal, souvent mortel  pour les arbres...
La neige en ville fait plaisir aux enfants... mais rend difficile la circulation automobile et périlleuse celle des piétons !
Les arbres, eux, ne sont pas aussi heureux de se voir saler...pour cause de neige ! 

Pour qui a fait un vol plané en sortant de chez lui ou a fait un tête à queue sur une chaussée glissante, les sels de déneigement déversés par les services de la ville apparaissent les bienvenus. Neige ou sel de déneigement faut-il choisir ?


Les sels de déneigement polluent...

Le salage des routes a souvent été rendu responsable du dépérissement des arbres d’alignement et d’ornement et ceci aussi bien pour des espèces à feuilles persistantes que celles à feuilles caduques. En ville, la concentration en sels de déneigement associée à d’autres facteurs est considérée, depuis le début du siècle, comme une des causes principales de la mortalité des arbres. On estime (World Wildlife Fundation) à un million le nombre d’arbres qui meurent en Europe à cause du sel de déneigement.
A Paris, les importants salages consécutifs aux hivers rigoureux de 1986-87 ont provoqué la disparition de nombreux arbres d’alignement, en particulier des platanes, essence la plus fréquente, des érables et des marronniers. Un an après cette pollution, c’est plus de 3500 arbres qui dépérirent. Ce bilan n’était hélas que provisoire car un arbre peut mettre plusieurs années à mourir. Chaque année, un nouveau contingent d’arbres irrémédiablement condamnés va venir s’ajouter à la liste des dégâts et en 1994 (le webmestre: date de l'artile) les effets de la pollution de 1987 sont encore présents.
C’est cet important taux de mortalité qui à conduit la Direction des Parcs, Jardins et Espaces Verts de la Mairie de Paris à confier des études scientifiques au laboratoire de Physiologie de l’Arbre de l’Université Paris VII-denis Diderot, pour mieux comprendre l’impact réel des sels de déneigement sur le fonctionnement de l’arbre et pour tenter de définir des moyens de prolonger les arbres dépérissants.
Cet article présente pour la première fois ces résultats originaux, qui ont été obtenus dans le cadre d’une collaboration étroite entre un laboratoire de recherche universitaire et un organisme gestionnaire d’espaces verts. Ce sont les services de la Direction de la Protection de l’Environnement qui se charge du déneigement des avenues parisiennes. Depuis, les pertes importantes de l’hiver 86-87 les trottoirs plantés ainsi que les bois de Boulogne, et de Vincennes ne sont plus salés, ce qui n’exclut pas le salage par les riverains (malheureusement). Les trottoirs plantés sont sablés et les allées des bois reçoivent des gravillons de granit. Les chaussées reçoivent des épandages de sels de déneigement: En général, sous forme de chlorure de sodium (NaCl) ou de chlorure de calcium (CaCl2) en cas de très basses températures.

 

Difficile d'échapper aux sels de déneigement… 

 

  
Le cycle du sel dans les alignemets urbains.
(schéma G. Bory)

Cycle du selSi l’épandage est effectué correctement, les sels de  de déneigement restent en principe sur la chaussée, puis s’évacuent par les égouts . Mais, l’arbre n’est malheureusement pas à l’abri. Souvent, en ville, les racines et le chevelu racinaire se développent contre les bordures de trottoir, le long des caniveaux, voire même sous l’asphalte. Le passage des voitures entraîne une projection importante d’eau salée, au pied de l’arbre, ceci est particulièrement vrai le long des voies express. Pire, lors des hivers rigoureux, la neige mêlée aux produits de salage est souvent entassée au pied de l’arbre….Enfin dans le cas des voies rapides, le passages des véhicules provoque un véritables brouillard salin constitué par un mélange d’eau salée et de matériaux abrasifs pouvant entraîner la mort des bourgeons.
Près de 20% de la quantité de sel répandue sur la chaussée se trouvent projetés sur les alignement sous la forme d’aérosol et d’embruns par le passage des voitures. On a retrouvé des concentrations de 3g/m2 dans des endroits non salés situés à plus de 2 km des zones d’épandage, simplement par le transport de sel par les automobilistes.

 

Les sels de déneigement dans les arbres.


Dans le sol, l’eau salée s’infiltre , mais le chlore migre plus vite et plus profondément que le sodium. Les éléments minéraux indispensable à la vie de l’arbre (magnésium, potassium, calcium) sont fixés sur de trop petits agrégats du sol pour être utilisables par la plante. Lors d’une pollution saline, le chlore et le sodium vont se substituer à eux sur ces agrégats. Les éléments minéraux indispensables, non fixés, sont lessivés en profondeur. Ils ne sont plus disponibles pour l’arbre et des carences minérales s’installent alors rapidement.
De plus, une forte concentration en sels de déneigement modifie les propriétés physico-chimiques du sol et altère sa structure. Progressivement, le sol se tasse, perd de sa perméabilité à l’air et à l’eau et devient asphyxiant.
Bien qu’aucune étude n’ait été effectuée sur ce sujet, il est probable que la pollution par les sels de déneigement soit aggravée dans le cas des arbres dont le système racinaire est contraint dans des ouvrages clos. C’est le cas notamment des plantations en caissons fermés où les ions (éléments) toxiques vont s’accumuler faute d’un drainage suffisant ;Il s’agit là d’un nouveau problème né avec la multiplication des plantations en milieux artificiels (dalles, caissons) où la pollution par les sels de déneigement n’a pas été prise en compte.
La pollution saline ne se limite pas à une simple dégradation des propriétés du sol, car l’arbre lui-même capte le sel par ses racines. Une fois absorbés les ions toxiques ne se distribuent pas de la même manière dans les parties vivantes de l’arbre. En général, le sodium a tendance à rester dans les racines ou à la base du tronc, tandis que le chlore va migrer vers les extrémités des branches et surtout vers les feuilles. Mais ce qui paraît le plus important, c’est que l’arbre va malheureusement retenir les ions toxiques et les accumuler notamment dans le cas de salage répétés. Chez le marronnier, par exemple, ces accumulations peuvent persister au moins 5 à 6 ans après le salage, même lorsque le salage a été abandonné.
Ces recherches ont également montré que le tronc, de par son volume constitue un important réservoir de stockage des ions toxiques. Chez le platane, la persistance des effets de l’empoisonnement, plusieurs années après la pollution, s’expliquerait par un relâchement progressif du chlore stocké dans le bois de cœur de l’arbre. Dans le bois vivant (aubier) et compte tenu des teneurs très élevées incompatibles avec la vie cellulaire, on pense qu’une partie des ions toxiques est immobilisée dans des zones inertes comme la paroi de la cellule végétale.
Les feuilles vont constituer pour l’arbre une des seules solutions pour éliminer le polluant. On sait que les feuilles sont capables sous l’action de la pluie de relâcher des éléments minéraux. Il est possible chez certaines essences , que les sels de déneigement puissent être, de cette façon, rejetés à l’extérieur. Toutefois, des expériences réalisées avec de jeunes platanes n’ont pas permis de mettre en évidence ce phénomène dont l’importance restera de toute façon limitée par rapport aux quantités stockées dans l’arbre. C’est la chute des feuilles à l’automne qui représente le moyen le plus direct d’élimination. En effet, les feuilles se chargent en ions toxiques juste avant leur abscission (séparation d’avec la branche). Certains érables, comme l’Acer sacharum (érable à sucre) fonctionnent de cette manière et se débarrassent, chaque année, d’une partie du chlore excédentaire.
Malheureusement, tous les arbres n’ont pas ce privilège. Une des espèces les plus fréquente en milieu urbain, le platane, s’il n’est pas entretenu par une taille régulière, n’est pas très avantagé, car ses feuilles avant de tomber restituent les ions toxiques aux brindilles et aux branches. Il ne peut donc éliminer le sel par la chute de ses feuilles. 

Sels de déneigement: Les dégâts occasionnés par les sels de déneigement 

Les symptômes provoqués par le sel

L’analyse de la quantité de chlore et de sodium contenue dans l’arbre en laboratoire reste le seul moyen fiable de distinguer ces deux types d’agressions.

On note d’abord des diminutions de surface ou des enroulements de feuilles. Ensuite, la feuille va passer par différentes étapes de dégradation : Jaunissement, chloroses marginales, brûlures et nécroses progressant des extrémités vers le centre de la feuille.
La mort des extrémités des pousses, le retard au débourrement des bourgeons, leur destruction ou leur non-débourrement sont des phénomènes fréquents. Le brouillard salin, provoqué par le déplacement des véhicules, empêche la formation des fleurs chez divers arbres et arbustes d’ornement et est à l’origine de nécroses et de dysfonctionnements foliaire. Son action par contact avec les bourgeons entraîne souvent des baisses de croissance des pousses au printemps.On observe toujours une réduction de croissance lors d’un stress salin important. Elle affecte aussi bien les parties aériennes que le système racinaire. Dans certains cas, on assiste même à une nanification complète des pousses. Signalé chez le platane, le tilleul, le figuier, le pistachier et le hêtre soumis à un stress salin, ce phénomène est particulièrement spectaculaire chez le marronnier : La feuille est si réduite quelle tient dans le creux de la main, les rameaux formés sont si court que l’on peut dénombrer plus de 50 pousses par décimètre (10 cm). De plus on constate que chez les  marronniers atteints, il existe une réduction du diamètre des vaisseaux du bois et de l’épaisseur  des cernes d’accroissement. Il est évident que des altérations dans la structure des systèmes conducteurs doivent avoir une répercussion sur l’alimentation hydrique aggravant les effets toxiques du sel. De cette façon, va s’établir progressivement une nanification des extrémités du houppier.
L’évolution du phénomène paraît inéluctable et propre à l’individu. Si l’on considère que le vieillissement d’un arbre peut être expliqué par des difficultés de communication entre le système aérien et le système souterrain, l’effet physiologique du sel en provoquant un blocage de ces échanges conduit à la décrépitude irréversible , puis à la mort différée et anticipée de l’arbre.  En effet, celle-ci est rarement foudroyante et l’arbre va mette plusieurs années à mourir. Ayant perdu la trace de l’événement polluant on s’interroge ensuite inutilement sur les causes de cette mortalité.
Le fait que les arbres de grandes dimensions situés dans des zones d’épandage de sel se maintiennent bien verts pose un certains nombre d’interrogations. L’hypothèse principale repose sur le  fait que ces arbres posséderaient un système racinaire absorbant plus développé, plus éloigné des points de pollution par le sel et qui permettrait une alimentation hydrique satisfaisante.

Les effets physiologiques de la salinité


La salinité, c’est d’abord une sécheresse physiologique
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D’une manière générale, le sel en excès produit une inhibition de la croissance, du fonctionnement et du renouvellement des extrémités racinaires. Les fortes concentrations de sel présentes dans le sol rendent difficile l’absorption de l’eau et des sels minéraux. Chacun sait que le sel absorbe l’humidité, en conséquence le sel en forte concentration dans le sol va entrer en compétition avec l’arbre pour la disposition de l’eau et la consommation hydrique de ce dernier sera diminuée. De plus, l’arbre peut perdre ses capacités à retenir l’eau dans ses tissus.
La feuille est recouverte, surtout sur sa face supérieure, par une fine couche imperméable, la cuticule. Cette protection permet de freiner la transpiration. Chez les arbres salés, cette cuticule fréquemment altérée ou mal formée, est beaucoup moins efficace contre les pertes en eau. Par ailleurs, il existe sur la face inférieure des feuilles de petits pores, appelés stomates, par lesquels s’effectuent les échanges gazeux (gaz carbonique, oxygène, vapeur d’eau) entre l’atmosphère et l’intérieur de la feuille. Des mouvements d’ouverture et de fermeture permettent de contrôler ces échanges. Normalement aux heures chaudes ces stomates se ferment pour limiter la perte d’eau par transpiration, mais, en présence des ions toxiques les stomates demeurent ouverts accentuant encore le déficit hydrique de la feuille.


Puis un affaiblissement progressif de l’arbre


 

 

Comme toute plante vivace, l’arbre ne peut survivre d’une année sur l’autre que s’il dispose de réserves qui sont ensuite utilisées soit comme source d’énergie soit comme éléments dans la fabrication des structures (bois, organes…).

Au printemps, même chez les espèces à feuilles persistantes l’arbre redémarre à partir de ce qu’il a stocké auparavant. Les réserves sont donc le point essentiel de la survie de l’arbre et du développement de l’arbre. La formation de ces réserves est la résultante de la fabrication de leurs précurseurs (sucres) de la photosynthèse et de la consommation de ces sucres dans des fonctions vitales (respiration, synthèse chimique de composés complexes, fabrication d’organes végétatifs, fleurs fruits, sécrétions…).
Une des conséquences les plus marquantes de l’épandage de sels de déneigement est la diminution de la quantité des réserves de l’arbre. Cette baisse du niveau des réserves peut être dûe non seulement à la réduction  de l’activité de la photosynthétique, mais aussi à une augmentation de la consommation en sucres, au détriment de la mise en réserve ou à une éventuelle utilisation des réserves pour satisfaire une demande supplémentaire. Les ions toxiques accumulés dans la feuille vont ralentir ou bloquer certaines fonctions liées en particulier à la photosynthèse. Il s’agit d’un véritable empoisonnement par altération du fonctionnement de certains enzymes ou par la dégradation voire la destruction des structures cellulaires (membranes, chloroplastes…). Par ailleurs, la réduction considérable de la période d’activité foliaire entraînée par l’altération des structures et la chute précoce des feuilles font que sur l’année, l’arbre produit beaucoup moins de réserves.
En général, chez les espèces de la zone tempérée, les sucres fabriqués par la photosynthèse  sont utilisés pendant la période de croissance active. Vers la fin de l’été, lorsque la demande énergétique décroît ils servent à reconstituer les réserves des parties pérennes (tronc, branches...) : C’est la phase d’aoûtement physiologique, capitale pour la vie de l’arbre. Enfin, la feuille jusqu’à sa chute, va restituer lentement aux branches les métabolites quelle contient. On conçoit aisément qu’une défoliation totale prématurée en été ou en automne puisse être à l’origine d’une diminution considérable des réserves. Chez des marronniers très touchés par les sels de déneigement, dont les feuilles tombent dès la fin juillet, on observe pas de recharge en amidon ni d’augmentation en sucres solubles à la fin de l’été. Il s’agit là d’un affaiblissement énergétique considérable chez ces arbres, avec toutes les répercutions néfastes sur la reprise de croissance ultérieure. Ces arbres vont s’épuiser d’années en années…
Pour limiter les pertes en eau attirée par les concentrations élevées en sel, les cellules accumulent des substances solubles comme des sucres ou des acides aminés pour augmenter la concentration intracellulaire pour retenir l’eau : Ce processus de résistance au sel, en immobilisant des quantités importantes de métabolites, rentre en compétition avec la croissance et la reconstitution des réserves.
Les dégâts dus à la salinité (destruction des bourgeons, de  jeunes pousses, chute précoce du feuillage…) sont souvent à l’origine de la création de nouveaux organes de remplacement. Le faible niveau glucidique  dans les brindilles des marronniers soumis à l’action des sels de déneigement est relié, non seulement à l’importance de l’activité respiratoire et à la faible photosynthèse des feuilles des arbres, mais aussi à la formation de pousses de fin d’été et d’automne.Les feuilles des espèces très sensibles tombent précocement, parfois dès le mois de juin. Les bourgeons, destinés à fabriquer la pousse du printemps suivant, s’ouvrent alors et reconstituent une deuxième pousse annuelle. Le marronnier soumis à ce genre de pollution peut ainsi se mettre à fleurir en plein été ou à l’automne et même accomplir plusieurs cycles de végétation durant cette période. Les feuilles de ces pousses de deuxième ou de troisième génération sont caractérisées par des pertes respiratoires largement supérieures aux apports de la photosynthèse. L’absence de symptômes visuels ne signifie pas forcément qu’il n’y ait pas d’empoisonnement par le sel. A Paris, il existe dans des alignements atteints par le sel de déneigement des marronniers sans symptômes  apparents dont les feuilles et les brindilles contiennent du chlore en quantités anormales. La photosynthèse est réduite et les quantités de réserves sont bien plus faibles que pour des arbres « non salés ». Ce sont des arbres affaiblis qu’il conviendra de surveiller attentivement et pour lesquels on devra éviter toute nouvelle agression.

Moindre résistance au froid et aux parasites


Un faible niveau des réserves est souvent un facteur d’affaiblissement des résistances de l’arbre vis-à-vis d’autres stress comme le froid ou les attaques de parasites et de pathogènes.

La feuille est nécessaire pour la préparation à l’endurcissement au froid : Cela correspond à la mise en réserve automnale. De nombreuses études ont montré chez les arbres à feuilles caduques l’importance des sucres produits à l’automne pour le développement de l’endurcissement au froid. Toute atteinte à l’intégrité du feuillage (défoliation, taille en vert…) est souvent signalée comme étant capable de modifier la résistance des bourgeons aux rigueurs de l’hiver.
Chez le lilas et le pommier, une relation entre la présence de sel et la faible tolérance au froid a été établie. Certains bourgeons comme ceux du marronnier sont recouverts d’une épaisse couche poisseuse, imperméables, assurant avec la bourre interne une protection hivernale efficace.
Dans le cas d’arbres salés, cette substance visqueuse a beaucoup de mal à se former, rendant ces arbres plus vulnérables aux grands froids.
La modification quantitative et qualificative des réserves rend réceptives certaines parties de l’arbre à des attaques de prédateurs ou de micro-organismes. Ceci peut être dû soit à une diminution des barrières chimiques de protection soit à la présence de substances attractives ou permettant le développement  des parasites. Un certain nombre de substances du métabolisme secondaire comme les phénols, les terpènes, les acides résiniques, certains alcaloïdes ralentissent la progression des champignons pathogènes ou repoussent les attaques des herbivores. Les terpènes (chez les résineux) ou les phénols (chez les feuillus) tirent leur origine des glucides. Si le niveau des réserves glucidiques est affecté, par exemple par un stress salin, c’est toute la synthèse de ces substances protectrices qui se trouve affaiblie. La salinité va donc augmenter la sensibilité des plantes aux maladies parasitaires.
Un autre effet de l’épandage des sels de déneigement est de modifier la nature chimique des réserves. D’une manière générale, l’amidon, qui est la forme dominante des réserves diminue en présence d’une pollution saline du sol. Inversement, certaines substances comme des acides aminés, des acides organiques  ou des sucres vont s’accumuler, parfois, en très grande quantité, et vont favoriser la croissance de champignons pathogènes ou attirer certains parasites.
En ville, le gestionnaire doit accorder une attention et une surveillance phytosanitaire accrue aux arbres situés dans les zones salées.Les sels de déneigement et les nombreuses agressions du milieu urbain affaiblissent les arbres et favorisent une installation secondaire des parasites et des prédateurs…

La feuille est nécessaire pour la préparation à l’endurcissement au froid : Cela correspond à la mise en réserve automnale. De nombreuses études ont montré chez les arbres à feuilles caduques l’importance des sucres produits à l’automne pour le développement de l’endurcissement au froid. Toute atteinte à l’intégrité du feuillage (défoliation, taille en vert…) est souvent signalée comme étant capable de modifier la résistance des bourgeons aux rigueurs de l’hiver.
Chez le lilas et le pommier, une relation entre la présence de sel et la faible tolérance au froid a été établie. Certains bourgeons comme ceux du marronnier sont recouverts d’une épaisse couche poisseuse, imperméables, assurant avec la bourre interne une protection hivernale efficace.
Dans le cas d’arbres salés, cette substance visqueuse a beaucoup de mal à se former, rendant ces arbres plus vulnérables aux grands froids.
La modification quantitative et qualificative des réserves rend réceptives certaines parties de l’arbre à des attaques de prédateurs ou de micro-organismes. Ceci peut être dû soit à une diminution des barrières chimiques de protection soit à la présence de substances attractives ou permettant le développement  des parasites. Un certain nombre de substances du métabolisme secondaire comme les phénols, les terpènes, les acides résiniques, certains alcaloïdes ralentissent la progression des champignons pathogènes ou repoussent les attaques des herbivores. Les terpènes (chez les résineux) ou les phénols (chez les feuillus) tirent leur origine des glucides. Si le niveau des réserves glucidiques est affecté, par exemple par un stress salin, c’est toute la synthèse de ces substances protectrices qui se trouve affaiblie. La salinité va donc augmenter la sensibilité des plantes aux maladies parasitaires.
Un autre effet de l’épandage des sels de déneigement est de modifier la nature chimique des réserves. D’une manière générale, l’amidon, qui est la forme dominante des réserves diminue en présence d’une pollution saline du sol. Inversement, certaines substances comme des acides aminés, des acides organiques  ou des sucres vont s’accumuler, parfois, en très grande quantité, et vont favoriser la croissance de champignons pathogènes ou attirer certains parasites.
En ville, le gestionnaire doit accorder une attention et une surveillance phytosanitaire accrue aux arbres situés dans les zones salées.Les sels de déneigement et les nombreuses agressions du milieu urbain affaiblissent les arbres et favorisent une installation secondaire des parasites et des prédateurs… 

Sels de déneigement: Thérapies possibles 




Sels de déneigement: Comment minimiser l'impact des sels de déneigement ?

Il existe des solutions pour minimiser l’impact des sels de déneigement sur la santé des arbres.

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Eviter la plantation d’espèces sensibles


On sait depuis longtemps qu’il existe des essences plus résistantes que d’autres à la salinité.
Toutefois, il convient d’être prudent car il s’agit d’une compilation maintes fois transcrites et qui repose sur des expériences en cultures contrôlées, d’observations en pépinières ou en milieu naturellement salin.
Dans ces listes qui sont souvent publiées à propos des problèmes liés aux sels de déneigement figurent 25 à 30% d’espèces qui ne sont pas cultivées en ville.
En ce qui concerne le milieu urbain, la simple observation des dégâts  permettrait de guider le choix du gestionnaire. Dans cet ordre d’idée, si le programme paysager impose de planter des marronniers très sensibles au sel, il est évident que le choix devra se porter sur les hybrides rouges (Aesculus x carnea) dont le feuillage paraît mons atteint que celui des marronniers blancs (Aesculus hippocastanum).
Une expérimentation en condition naturelle est en cours à la station de biologie végétale de Fontainebleau (Université de ParisVII) pour déterminer scientifiquement si ce choix est justifié en milieu urbain.

 

Ils sont de 2 types: Fondants ou antidérapants.

Le premier regroupe des produits fondants comme le sel (NaCl) qui font fondre la neige ou la glace.
Le chlorure de calcium (CaCl2) est à la fois hygroscopique (qui attire à lui la vapeur d’eau présente dans l’atmosphère) et exothermique, c’est à dire qu’en se dissolvant, il libère de la chaleur accélérant ainsi le processus de fonte de la glace. A cause de ses qualités hygroscopiques il fond spontanément dès qu’il se trouve en contact de l’air, ce qui pose des problèmes de conservation et de stockage à l’état brut.
Les produits à base de chlorure de calcium sont certes plus chers que le sel mais évitent la pollution par les ions sodium toxiques. Les ions calcium libérés peuvent être améliorant pour certaines espèces. Il reste néanmoins que ce produit libère des ions chlore dont on a vu la toxicité et la persistance après la pollution. D’ailleurs, les premières expérimentations en pépinière avec un produit du commerce  montrent une importante absorption de chlore par les racines de jeunes  marronniers.
L’autre catégorie de produits utilisés en cas de verglas est constituée par les antidérapants.
Traditionnellement à base de sables ou de fins graviers, ils peuvent être aussi à base de pouzzolane associée à des substances organique comme l’urée. Dans des cas particuliers, comme les pistes d’aéroports, des produits néfastes à l’environnement comme des alcools ou des glycols sont parfois utilisés.

 

La protection physique des zones d’épandage 

 

La protection de la zone de plantation est aussi une orientation importante.

Surtout dans les régions ou l’impact des sels de déneigement ou d’autres polluants du sol sont forts. A Paris, par exemple, se multiplient à l’heure actuelle des « jardinets », clôturés par des murets et parfois accompagnés d’un système d’évacuation des eaux de ruissellements polluées.
Outre l’esthétisme indéniable pour le promeneur, qui est amené à regarder le jardin ou la rocaille, avant de remonter à l’arbre inclus dans la composition, ce genre de culture à l’avantage de protéger le pied de l’arbre et lorsqu’il est très jeune, à la plantation, la zone d’exploitation des racines.
En dehors de ces structures lourdes à mettre en place le gestionnaire devra envisager toutes les initiatives de protection de la zone de plantation, depuis des couvre-sols étanches, temporaires jusqu’à des palissades, pour éviter les projections notamment au niveau des voies rapides.

Ce dossier, en quatre parties, est composé à partir d’un article paru dans le n° 17 de Février-Mars 1995 de la revue ARBRE ACTUEL .Cette revue n’est plus éditée.
Les auteurs en sont Gérard Bory (1), Hervé Bossuat (2), Danielle Clair-Maczulajtys (1) et Georges Hébert (3).
(1) Laboratoire de Physiologie de l’Arbre, Université de Paris VII-Denis Diderot, Paris.
(2) Direction des parcs, Jardins et Espaces Verts de la Ville de Paris.
(3) Station de Biologie Végétale de l’Université Paris VII-Denis Diderot, Fontainebleau 
Source :

 

Des listes d’arbres figurent dans bon nombre de publications et de livres consacrés à l’arbre. Toutefois, il convient d’être prudent car il s’agit d’une compilation maintes fois transcrites et qui repose sur des expériences en cultures contrôlées, d’observations en pépinières ou en milieu naturellement salin.
Dans ces listes qui sont souvent publiées à propos des problèmes liés aux sels de déneigement figurent 25 à 30% d’espèces qui ne sont pas cultivées en ville.
En ce qui concerne le milieu urbain, la simple observation des dégâts  permettrait de guider le choix du gestionnaire. Dans cet ordre d’idée, si le programme paysager impose de planter des marronniers très sensibles au sel, il est évident que le choix devra se porter sur les hybrides rouges (Aesculus x carnea) dont le feuillage paraît mons atteint que celui des marronniers blancs (Aesculus hippocastanum).
Une expérimentation en condition naturelle est en cours à la station de biologie végétale de Fontainebleau (Université de ParisVII) pour déterminer scientifiquement si ce choix est justifié en milieu urbain.

 


Les produits de substitution aux sels de déneigement

 

Plusieurs méthodes visant à « récupérer » des arbres endommagés par les sels de déneigement sont depuis longtemps préconisées.

L’arrosage copieux des sols, une fertilisation et des tentatives de restauration des qualités physico-chimiques des sols (décompactage, apport de produits de substitution…) peuvent effectivement améliorer la situation.
Malheureusement, les ions toxiques pénètrent dans l’arbre et s’y accumulent durablement. Il faut donc aider l’arbre à s’en débarrasser et aussi lui permettre de reconstituer une partie de ses réserves énergétiques. Dans ce but, les travaux du laboratoire de Physiologie de l’Arbre, réalisés pour le compte de la Mairie de Paris, proposent d’utiliser pour le platane des tailles modérées du branchage à différentes périodes de l’année. Mais il va de soi que cette thérapie ne s’applique pas aux arbres dont l’état sanitaire est trop dégradé (soulèvements d’écorce, charpentières mortes, descente de cime, caries jusqu’à la base du tronc…) et pour lesquels il n’y a plus rien à faire.
Ces recherches ont été effectuées à Paris sous des conditions climatiques particulières et il convient d’être prudent quant à la transposition des résultats (notamment des périodes d’intervention) dans des régions aux hivers plus doux ou beaucoup plus rigoureux.

La taille pour enlever le sel excédentaire


On sait à partir de nos recherches qu’il existe des fluctuations saisonnières importantes du chlore dans les branches du platane. Comme on peut le comprendre aisément, si l‘on veut éliminer le sel, l’élagage des extrémités de la couronne devra être pratiqué au moment où ces teneurs sont maximales. La cartographie de la répartition du chlore et du sodium, établie régulièrement (tous les 15 ou 30 jours) dans l’ensemble de l’arbre nous a permis, dans le cas du platane, de définir des périodes d’élagage à caractère thérapeutique, compatibles bien sûr, avec la biologie de l’arbre. Ainsi, chez des platanes dont l’élagage a été abandonné depuis 6 ans, une taille légère en vert, pratiquée au début de l’été (vers le 15-20 juin) élimine le chlore qui tend à s’accumuler massivement à cette période dans les brindilles.
Sur ce type d’arbre, une réduction de couronne, plus conséquente, impliquant  les branches jusqu’à 3-4 cm de diamètre et pratiquée à la chute des feuilles peut permettre d’éliminer  non seulement  du chlore mais aussi du sodium. La taille doit être plus accentuée dans la partie supérieure du houppier qui accumule davantage de chlore.

La taille pour stimuler l’accumulation du sel dans les feuilles et dans les branches

Atteints par les sels de déneigement, les platanes de forme libre ou dont la taille a été abandonnée depuis plus de 6 ans possèdent des feuilles qui tombent normalement à l’automne avec des concentrations en chlore et sodium très faibles. Dans ce cas, il semble qu’il existe avant l’abscission une reprise et un stockage des ions toxiques dans les parties persistantes de l’arbre. Le platane non taillé dans l’année  est donc incapable d’éliminer le polluant par ses propres moyens.
Nous avons montré que les arbres ayant été pollués, une légère réduction de couronne pratiquée de la mi-juin au début juillet  provoque , l’année où elle a été effectuée, un bouleversement de la physiologie foliaire. En particulier, les feuilles se détachent de l’arbre avec des quantités importantes de chlore qui se trouvent ainsi évacuée naturellement. Les arbres soumis à des tailles estivales modérées(réduction de couronne, taille en rideau) sont également caractérisés par une accumulation de chlore dans les brindilles entre janvier et février.
On pourra donc, à cette période, intervenir une deuxième fois par une taille légère des brindilles et des branches de 3-4 cm de diamètre de façon à éliminer les ions toxiques, d’autant plus qu’en hiver leurs réserves sont au plus bas.
Mais l’effet bénéfique de l’élagage estival n’est pas stable et tend à s’estomper l’année suivante. La taille en vert sur des platanes salés est donc à renouveler chaque année.
Il est bien évident que l’abandon de la pratique de la taille régulière sur des platanes salés est une grave erreur qui ne permet pas une élimination rapide du chlore par la chute des feuilles, et qui altère singulièrement les possibilités de restauration d’un équilibre physiologique satisfaisant.

La taille pour aider l’arbre à restaurer un niveau optimal de réserves

Une des particularités des arbres salés réside dans une diminution considérable des réserves.

Chez les platanes dont la taille régulière a été abandonnée, cet affaiblissement est dû en partie au fait que les feuilles tombent avec des hautes teneurs en glucides, entraînant d’importantes pertes énergétiques (normalement, les feuilles des platanes non salés se détachent de l’arbre avec des teneurs très faibles en glucides).
Les réductions de couronnes au début de l’été sur les arbres salés stimulent et prolongent l’activité photosynthétique notamment durant la phase cruciale où l’arbre reconstitue ses réserves en septembre.
Parallèlement à ce retard à la sénescence, les feuilles vont tomber avec de faibles teneurs en glucides et l’opération permet en définitive une économie appréciable de réserves.
Au début du printemps, chez le platane non taillé ayant été salé, on relève au niveau des brindilles, de faibles teneurs en sucres solubles. Il semble donc que les arbres ayant été salés seront moins résistants au froid et surtout au gels printaniers.
La taille des extrémités des rameaux pratiquée en juillet provoque une augmentation rapide des réserves glucidiques du branchage. En particulier, les brindilles sont caractérisées au début du printemps par des teneurs extrêmement fortes en sucres solubles.
D’après ce que nous avons vu précédemment, ces arbres, ainsi traités, se trouvent dans une meilleure situation vis-à-vis de la résistance au froid par rapport à de arbres non taillés.
Pour les platanes salés et dont la taille a été abandonnée, la réduction de couronne en novembre, utilisée pour enlever du chlore et du sodium, provoque également une production immédiate de sucres solubles du tronc traduisant probablement une capacité importante de mobilisation des réserves. Pour les branches et les brindilles, on observe avec ce traitement une accumulation considérable et immédiate de sucres solubles, qui se maintient jusqu’au début du printemps et permet une meilleure résistance aux gelées tardives. Tout ceci se passe pendant une période classiquement définie comme celle du « repos » ; On voit bien que contrairement aux idées reçues l’hiver n’est pas une période d’inactivité complète pour l’arbre.

 

Les dégâts occasionnés aux arbres par les sels de déneigement sont souvent difficiles à distinguer de ceux liés à la sécheresse. D’autant plus que l’alimentation hydrique est particulièrement limitée en milieu urbain.


 
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